Références Justice

Interventions en formation initiale

Depuis 2009, Etincelle intervient  à l’ENAP, en formation initiale, dans le cadre du Programme de Prévention de la Récidive (PPR) pour former les Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (CPIP) à la méthodologie d’animation de groupes de paroles. Plus de 1000 CPIP ont ainsi été formés à cette approche novatrice qui utilise le groupe pour favoriser l’évolution des représentations et des attitudes des participants : prendre conscience de la gravité de ses actes et développer l’empathie envers soi-même et les autres.

Ci-dessous, l’équipe des formateurs Etincelle et les CPIP titulaires en co-animation du module 3 en novembre 2015.

PPR_novembre2015

Depuis 2013, Etincelle forme les Directeurs des Services Pénitentiaires à la communication « Mieux appréhender sa communication personnelle »

Interventions en formation continue

Ces interventions ont lieu en services pénitentiaires. Elles peuvent s’adresser aux surveillants, CPIP (Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation), cadres ou encore PPSMJ (Personnes Placées Sous la Main de la Justice).

Institution/Public

Thème de la formation
GU 69 Lyon/CPIP et Surveillants Formation : Animer un Groupe 
Ecole Nationale de l’Administration Pénitenciaire d’Agen/CPIP en formation 2nde année Formation : Animer un Groupe 
SPIP de Carcassonne/CPIP et PPSMJ Animation de groupes d’expression et élaboration de mises en situation, action « quartier citoyen »
SPIP des Pyrénées/PPSMJ en milieux ouverts ou fermés Interventions sur le vivre ensemble et la citoyenneté 
DISP Toulouse/Binômes de soutien et CPIP référents radicalisation violente Harmonisation et cohésion dans les pratiques de soutien
DISP Lyon Formation à l’animation de groupes de paroles 
DRIP de Bordeaux/CPIP et Surveillants Formation à l’animation de groupes 
SPIP de Poitiers – SPIP de Bordeaux – SPIP d’Angoulême – SPIP de Mauzac – SPIP de Pau – SPIP d’Agen – SPIP de Mont de Marsan – SPIP de Vivone – SPIP de l’Ile de la Réunion – Centre Pénitentaire de Fresnes Méthodologie de l’intervention auprès de groupes
Nantes/Cadres Prévenir le syndrome d’épuisement professionnel
Lyon/Surveillants et CPIP Prévenir et gérer la violence
CPIP de Poitiers, Bordeaux, Mont de Marsan, Vivone, Ile de la Réunion Méthodologie de l’intervention auprès de groupes
Centre Pénitentaire de Perpignan/PPSMJ Intervention sur le vivre ensemble et la citoyenneté
Maison d’arrêt de Villeneuve Les Maguelonne/PPSMJ

Groupes de paroles pour favoriser la capacité à gérer sa propre violence et à s’ouvrir aux autres points de vue

Ci-dessous le témoignage de Véronique Guérin en Juin 2016, à propos des groupes de paroles sur le thème « Nous et le monde ».

Petit serrement de cœur en entrant dans la maison d’arrêt. Nous sommes 3, Mélanie, psychologue responsable de la conception et de l’animation des 10 séances de ce groupe de paroles sur le thème « Nous et le monde », Pascal, formateur-comédien et moi-même. Ils sont là. 5 sur les 10 inscrits. 7ème séance. Météo. Le moral est plutôt bon pour chacun. Heureux de venir à cette séance.

Marcher et croiser les regards. Pas si simple de regarder et de se laisser voir. Ils le disent. On y va doucement. En cercle, mettre la main sur l’épaule du voisin et juste sentir sa main, mon épaule, ma main, son épaule. Quelques mots exprimés : fourmillements, soutien, présence, chaud, froid… On respire. On se pose. Les murs semblent s’élargir un peu.

On s’assoit pour partager « Qu’ai-je fait dans ma vie dont je suis fier ? » Ils prennent le temps de laisser remonter les souvenirs : Fier d’être devenu père, d’avoir sauvé un enfant de la noyade, d’être intervenu pour protéger une surveillante agressée, d’avoir hébergé une personne sans logement… Je leur partage ma fierté d’être ici avec eux. Prendre soin de la vie est au cœur de ces témoignages. Les corps se redressent, les regards se croisent, la respiration s’élargit… Fier de soi, curieux de l’autre. Le lien se tisse, subtilement, sans rien forcer. L’espace intérieur s’élargit.

En cercle, à nouveau pour ancrer ce lien d’humanité qui apaise le stress et ouvre un espace de réflexion intérieure. Sentir ma main devenir réceptrice de l’épaule de l’autre, sentir qu’il est vivant et que je peux en prendre soin.

Regarder devant soi : « Y a-t-il des situations que j’appréhende et qui pourrait m’embarquer dans la violence ? » La réponse fuse. « Je supporte pas qu’on me traite de haut ! » C’est parti pour un théâtre-forum. Pascal monte sur une chaise et pose un regard dominateur sur M. qui rit : « c’est exactement ça… » Leurs regards s’accrochent, la tension monte : J’ai peur de perdre la face : Que faire ? Je peux m’exprimer, m’éloigner, en rire… L’espace de liberté s’agrandit : être moins réactif et plus créatif. On cherche ensemble, mus par la même quête de mieux comprendre, de moins blesser, de mieux aimer. Rires, émotions, regards. La confiance s’est installée, simplement. Pascal remercie T d’avoir joué en lui donnant une accolade. P réagit : « Il paraît que si une accolade dure plus de 10 secondes, c’est bon pour la santé » ! Vraiment ? P et T reprennent l’accolade, les autres comptent 1, 2, 3…10 ! Moment d’éternité, les murs ont perdu de leur densité, l’air est plus léger.

L’heure a tourné. Tour de clôture : « J’ai appris, on a ri… » Remplir sa fiche d’évaluation. Se dire au revoir. Ils font une accolade à Pascal en partant. M, qui ne pouvait pas croiser mon regard il y 2 heures, me serre la main, le regard clair, hésite puis me fait aussi une rapide accolade.

Cœur desserré, respiration plus ample, regard plus franc. Gratitude pour ces échanges, fierté d’avoir contribué à cet espace d’humanité porteur de conscience et de paix.

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